Say hello to Black Jack
Editeur : Glénat Collection Seinen
Auteur : Syuho Sato
Format : 115 x 180 mm
224 pages noir et blanc
Album broché avec jaquette
ISBN : 2.7234.4732.4
Prix France métropolitaine : 6€40
Grandeurs et petitesses de l’Hôpital.
Tout frais diplômé, Eijiro Saito entreprend sa formation pratique et réalise en complément des gardes dans un plus petit hôpital. Après des études passées à apprendre et à observer, le jeune homme découvre la pratique quotidienne de son art : une mission noble mais sujette à un énorme stress. Et surtout une vie à l’hôpital marquée à tout bout de champ par les intérêts personnels des pratiquants, des conflits d’intérêt et les contraintes budgétaires. A tel point que la survie des malades ne semble pas être toujours le premier souci de la hiérarchie.
Voici donc traduit en français ce manga phénomène qui, après un immense succès commercial et son adaptation télévisée, « a incité le gouvernement [japonais] à prendre des mesures concrètes en faveur des hôpitaux, notamment dans le versement de salaires plus dignes » (dossier de presse). Car comme en France, les internes nippons ne perçoivent pas des salaires mirobolants ! Et ce n’est sans doute pas la seule tare mise en exergue par ce manga qui soit transposable à notre situation hexagonale…
Notre éminent confrère de la presse écrite, Bédéka, a eu l’excellente idée de soumettre ce premier tome à un chirurgien. Celui l’a jugée bien caricaturale, voire à charge… Ce qui surprend effectivement à la lecture, c’est de voir Saito, après 6 ans d’études médicales, sembler tout découvrir la pratique médicale. N’aurait-il effectué aucun stage en cours de scolarité ? Difficile à croire…
Mais au-delà de ce parti pris discutable de naïveté absolue, le manga pose nombre de questions intéressantes sur la mission des médecins, leurs priorités, leur formation. Ainsi les premières pages mettent en exergue le fait qu’un carabin est toujours évalué sur la base d’épreuves écrites, jamais pratiques… Ainsi, même en France peuvent se retrouver dentistes ou chirurgiens des personnes sans don manuel particulier !
Faute de pouvoir déterminer avec certitude, comme se le demande Laurent Mélikian dans Bédéka, si Say Hello to Black Jack est un « récit sincère ou une habile manipulation », contentons-nous d’en apprécier les qualités graphiques, sa mise en scène efficace, sa capacité à intéresser le lecteur au personnage principal dès les premières pages de la saga. Et attendons d’en lire les prochains volumes pour nous en faire une meilleure idée. Nota : Le titre de cette série fait référence à BlackJack de Tézuka, les aventures d’un médecin peu conformiste qui a marqué des générations de lecteurs japonais et suscité nombre de vocations hospitalières…